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Grandes écoles : le nouveau rapport au travail des jeunes diplômés



Une étude réalisée auprès des jeunes diplômés de seize grandes écoles dresse un panorama de leurs nouvelles aspirations. Elle passe en revue toutes les interrogations que se posent les entreprises, de l'ampleur du phénomène des « bifurqueurs », qui ont perturbé les cérémonies de remise de diplômes, jusqu'aux interrogations sur une « génération flemme ».


 

Les perturbations, l'an dernier, des cérémonies de remise des diplômes de grandes écoles sont dans toutes les têtes. Les nouvelles générations « n'ont pas les mêmes aspirations professionnelles que celles de leurs prédécesseurs », affirment d'emblée les auteurs de l'étude du centre d'expertise de l'Edhec, le Newgen Talent Centre, publiée mardi. Mais comment leur lien au travail a-t-il été « modifié » ? Les jeunes diplômés sont-ils « exigeants ou déserteurs » ?


L'étude a été menée en octobre et novembre dernier auprès de 2.000 jeunes diplômés avec, pour la première fois, la réunion des associations de diplômés de seize grandes écoles , de HEC Paris à l'Edhec en passant par l'Essec, l'X, ESCP, Sciences Po ou AgroParisTech.


85 %

des jeunes diplômés interrogés jugent le statut de salarié « idéal » en début de carrière



La semaine de quatre jours


L'étude décrit des jeunes diplômés qui réclament des horaires flexibles - ils sont près de six sur dix à les obtenir. Plus d'un quart d'entre eux voudrait profiter de la semaine de quatre jours « avec une rémunération complète » - une demande apparue après les confinements -, mais seuls 6 % d'entre eux y parviennent.

Ils sont en revanche assez nombreux (45 %) à bénéficier d'une liberté totale de choisir leur lieu d'activité. Près de 86 % d'entre eux sont satisfaits de leur emploi.


Ces jeunes diplômés font de « l'impact environnemental » la transformation la plus attendue dans l'entreprise, ils veulent être utiles à la société, et ont un profil « engagé », là où leurs aînés étaient davantage attachés à leur carrière. « Le Manifeste étudiant pour un réveil écologique de 2018 et ses 36.000 signataires ont été un petit séisme, explique Marguerite Gallant, directrice générale d'HEC Alumni. Ils ont pris conscience qu'ils pouvaient prendre la parole de manière organisée, et avoir une résonance. »


Pour autant, les bifurqueurs sont « une minorité qui buzze », selon Marc Rumeau, président de la société des ingénieurs et scientifiques de France. « Des bifurqueurs, il y en a toujours eu, reprend Marguerite Gallant. Il y a toujours eu des chemins de traverse et des voix différentes, simplement, aujourd'hui, elles s'expriment davantage. »



Le statut de salarié et un salaire élevé


Ces jeunes qui bifurquent, veulent du « sens » et se disent « engagés », sont toutefois attachés au statut de salarié - ils sont 85 % à le juger « idéal » en début de carrière - et à des revenus élevés. Seuls 8 % préfèrent le statut d'entrepreneur. « C'est deux à trois plus qu'il y a une vingtaine d'années », souligne Manuelle Malot.

Certains voudraient y voir une « génération flemme » ? « Pas du tout, répond la directrice du centre d'expertise de l'Edhec qui a mené l'étude. Quand ils démissionnent, c'est que leur travail n'est pas assez ambitieux ou engageant, ils veulent du sens dans leur travail et des missions qui les challengent. »


Ces jeunes diplômés donnent aussi des leçons de management aux entreprises, les sommant de s'améliorer sur les modalités d'intégration. Seuls 51 % des jeunes diplômés affirment avoir bénéficié d'un dispositif d'accueil et d'intégration spécifique à leur prise de poste et 11 % ont pu rencontrer les dirigeants de l'entreprise dans laquelle ils travaillent. « Les entreprises investissent pour recruter et laissent finalement le jeune diplômé dans un coin avec son petit bureau », regrette Marc Rumeau en dénonçant « un vrai défaut de management » dans les grandes entreprises du CAC 40. Il les invite à s'inspirer des pratiques anglo-saxonnes.


Source : lesechos.fr

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