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Emploi : les intentions d'embauches restent très élevées


Pôle emploi et le Crédoc prévoient un peu plus de 3 millions de projets de recrutements cette année, autant qu'en 2022. Les difficultés à trouver un candidat s'en ressentent.


Le millésime 2022 de l'emploi s'est révélé exceptionnel, porté à plein par l'effet de rattrapage post-Covid et malgré les conséquences de la guerre en Ukraine. Le suivant s'annonce de même facture malgré une croissance du PIB plus faible. C'est ce qui ressort du baromètre annuel de Pôle emploi et du Crédoc sur les besoins en main-d'oeuvre des entreprises.


Précisément, les employeurs déclarent 3,04 millions projets de recrutements en 2023, soit autant que l'année dernière , dont 72 % en emploi durable, CDI ou CDD de plus de six mois. « Nous restons à un niveau extrêmement élevé en France qui ne marque pas de recul […] Les entreprises continuent à déposer des offres d'emploi et de recruter », a souligné le directeur des études et de la performance de l'opérateur public, Stéphane Ducatez, en présentant le baromètre à la presse.


Difficultés de recrutements


Sachant qu'une intention d'embauche peut en déclencher d'autres, et que l'historique de ce baromètre montre que 8 projets sur 10 se traduisent effectivement par au moins une embauche, ces chiffres montrent à quel point le marché du travail continue à résister. Sauf retournement conjoncturel d'importance, les 3 millions de recrutements prévus seront dépassés. Qui plus est, près d'un projet d'embauche sur quatre est lié à une nouvelle activité, un pourcentage qui n'a cessé de grimper depuis 2017.


Si les intentions d'embauches restent stables, c'est - différence notable par rapport à ce qu'elles étaient il y a un an - grâce aux TPE : elles ressortent à la hausse dans les entreprises de moins de 10 salariés, pas au-delà. Des variations significatives sont aussi attendues selon les secteurs par rapport à 2022 : +8,3 % dans l'hébergement-restauration, +1,8 % dans les services aux particuliers, +0,8 % dans l'industrie, mais -5,3 % dans le commerce de détail. Dans le Top 3 des métiers les plus recherchés on trouve les serveurs, devant les viticulteurs-arboriculteurs-cueilleurs et les cuisiniers.

Pour mémoire, l'enquête de Pôle emploi et du Credoc est réalisée depuis 2002 auprès de 2,4 millions d'établissements, dont plus de 420.000 ont répondu à l'édition 2023, avec un coup de sonde auprès de 20.000 d'entre eux. Elle est doublée d'une enquête sur les difficultés anticipées de recrutement, faute de candidats en nombre suffisant ou aux profils recherchés, ou d'impossibilité à s'aligner sur la rémunération demandée.


Couvreurs denrée rare


Sans surprise, celles-ci sont en hausse, puisque 61 % des entreprises qui prévoient d'embaucher cette année s'attendent à en rencontrer, soit 3 points de plus qu'en 2022. Difficile de trouver un métier qui y échappe, la palme revenant aux couvreurs ou couvreurs zingueurs (87,2 %), ni même un type d'entreprise, l'écart entre TPE et grand groupe s'étant beaucoup rétréci, a pointé Stéphane Ducatez.



Et pourtant, les entreprises parviennent à embaucher. L'emploi salarié a augmenté de 335.000 en 2022, pour atteindre 21 millions (26,9 millions avec la fonction publique) , selon l'Insee. De fait, malgré le rallongement des délais de recrutement, 83,4 % des offres d'emploi d'un mois ou plus déposées à Pôle emploi en 2022 sont allées au bout, et 7,5 % sont encore en cours.


Emplois « perdus »


A contrario, « seules » 6,2 % d'entre elles ont été abandonnées faute de candidats adéquats, soit 223.000. Les profils d'ouvriers, qualifiés ou non, sont particulièrement concernés.

En extrapolant à l'ensemble des recrutements passés par lui ou non, l'opérateur public évalue entre 308.000 et 470.000 le nombre d'emplois « perdus » l'année dernière pour cette raison, dont 203.000 à 310.000 emplois durables. La fourchette est conséquente dans l'absolu, mais n'a que peu varié puisqu'elle représente de 1,14 % à 1,74 % de l'emploi salarié total fin décembre dernier, contre de 1 à 1,6 % un an plus tôt .



À NOTER : Si 6 entreprises sur 10 anticipaient des difficultés dans leurs recrutements l'année dernière, cela ne s'est avéré le cas « que » pour 47 % d'entre elles.

Source : lesechos.fr

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