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Les entreprises se montrent plus souples pour faire face à la pénurie de cadres


Nombre d'employeurs ont revu à la hausse la rémunération, consenti à recruter des profils

moins expérimentés ou moins compétents, révèle une étude de l'Apec publiée ce jeudi.



Les entreprises connaissent toujours plus de difficultés à recruter des cadres. C'est ce que révèle une étude de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) publiée ce jeudi. Près de deux tiers (64 %) des 1.150 entreprises interrogées estiment avoir eu du mal recruter ces profils en 2022, soit 14 points de plus qu'en 2021.


« On est à un pic historique », pointe Gilles Gateau, le directeur général de l'Apec. « Que ce soit sur les difficultés de recrutement mais aussi sur les volumes de recrutement, on a battu les années 2018-2019, avant la crise » du Covid, souligne-t-il. En 2022, les entreprises ont embauché 308.300 cadres, dépassant pour la première fois le seuil symbolique des 300.000 recrutements. En moyenne, elles ont mis douze semaines à recruter des cadres en 2022 contre neuf à onze semaines entre 2020 et 2021. Les secteurs de l'informatique et de l'ingénierie R&D rencontrent tout particulièrement des difficultés.


Le directeur général de l'Association explique cette situation inédite par les forts besoins de recrutement, mais également par un marché du travail « un peu plus volatil » qu'avant la pandémie. « A l'Apec, on ne trouve pas vraiment qu'il y a eu en France de 'grande démission', comme aux Etats-Unis, mais en revanche, l'envie de mobilité chez les cadres est plus importante qu'avant, c'est une réalité », indique-t-il.


Un rapport de force favorable aux candidats


Pour faire face à ce nouveau rapport de force, plus favorable aux candidats, 91 % des entreprises ont assoupli leurs critères de sélection, au premier rang desquels la rémunération. La majorité (62 %) des employeurs ont revu à la hausse la rémunération prévue pour les postes à pourvoir, et la plupart ont consenti à recruter des profils moins expérimentés (50 %) ou moins compétents techniquement (51 %).

En revanche, sur le critère « très français » du diplôme, seules 31 % des sociétés ont accepté de faire des concessions. « En France, cela reste un repère auquel les entreprises sont très attachées », souligne Gilles Gateau.


Les seniors ne bénéficient guère de cette nouvelle donne sur le marché du travail. Moins de la moitié (43 %) des entreprises se disent prêtes à recruter quelqu'un de plus âgé. « Cela montre qu'il y a un chemin encore important à faire pour lever les préjugés qui peuvent peser sur les cadres plus expérimentés, qui sont réputés être plus chers que les autres et moins au fait des nouvelles technologies », décrypte le directeur de l'Apec.


Les méthodes de recrutement, elles aussi, ont évolué. Le traditionnel combo lettre de motivation-CV a perdu de son attrait. Ainsi, seuls 56 % des employeurs ont demandé une lettre de motivation aux candidats en 2022, contre 67 % en 2021. Une évolution que Gilles Gateau attribue à l'influence des nouvelles technologies : « Demain, une grande partie de ces lettres seront fabriquées par ChatGPT, elles ne diront pas grand-chose du candidat et n'intéresseront donc pas le recruteur », prédit le directeur de l'Apec. En revanche, ces outils sont massivement exploités par les recruteurs pour trouver de potentiels candidats : 78 % des entreprises ont utilisé les réseaux sociaux pour recruter des cadres. Il s'agit désormais du deuxième canal de recrutement le plus utilisé, juste après les traditionnelles offres d'emploi.


Source : Lesechos

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