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Comment parler-vrai et pourquoi

La sincérité, tout le monde l’espère.



Nous voulons entendre la vérité et nous souhaitons la dire.


Emetteur, nous rêvons d’exprimer ce qui nous pèse sur le cœur. Être authentique, franc, aller droit au but … Être entendu pour qui nous sommes.


Récepteurs, nous exigeons être informés. Nous ressentons comme insultant, révoltant et injuste le fait de « ne pas-être au courant », d’être tenu à l’écart. Nous nous sentons infantilisés lorsque l’on prend trop de précautions pour nous parler.

Et pourtant, dire la vérité et la recevoir nous met en stress.


« Toute vérité n’est pas bonne à dire » , voilà une idée qui nous suit comme notre ombre. Alors pour éviter d’être secoué par d’éventuelles ondes de choc, nous cédons bien souvent à la tentation de passer notre tour.

Nous camouflons nos ressentis, nos vérités ou nos croyances. Nous gardons par devers nous ce qui nous semble trop lourd ou trop dangereux. Nous usons d’insinuations, d’allusions, de demi-teinte, d’euphémismes, de langue de bois ou de politiquement correct… ou même … de pieux mensonges.



Pourquoi est-il si difficile de parler vrai ?


La parole est ce qui nous relie tous, nous, êtres humains, créatures sociales. Mal parler à quelqu’un, recevoir des messages brutaux ou être mal entendu met en danger la relation. Et notre totale interdépendance nous fait regarder à deux fois avant de prendre ce risque personnel ou professionnel.


L’incapacité à être capable d’entretenir de bonnes relations, avec une communication ouverte et saine, nous ronge intérieurement. Cela atteint directement notre moral, notre estime de nous-même et notre sentiment d’appartenance.

Il me semble que nos difficultés à parler vrai, à dire ce qui doit être dit ou entendu, reposent sur un manque de confiance qui nous empêche de nous affirmer et de prendre notre juste place et notre juste rôle :


· Manque de confiance en soi et déresponsabilisation : redouter d’être mal à l’aise … être convaincu qu’on ne saura pas trouver les mots, le ton … qu’on n’est pas compétent … Vouloir juste être « conforme », ne pas dépasser, ne pas se faire remarquer … et puis, parfois, dans une ultime rationalisation de nos renoncements, penser que, au fond, « ça n’est pas un problème » ou pas notre problème …


· Manque de confiance en l’autre : s’inquiéter de vexer, de faire de la peine, de risquer la relation … penser que notre interlocuteur n’est pas en mesure de gérer ses émotions, et son comportement … Le percevoir comme fragile, immature, impulsif …


· Manque de confiance dans le collectif et l’organisation : craindre des retombées négatives, des représailles… une mauvaise réputation …


Quels seraient les effets d’une parole libre ?


Le « mauvais parler-vrai » est une arme : il peut blesser, diminuer, détruire, ridiculiser, infantiliser.

Le « bon parler-vrai » un merveilleux outil.


Cela dépendra de nos intentions, des circonstances, de la forme qu’on lui donne … et de la capacité de notre interlocuteur à le recevoir, l’entendre, le métaboliser.

A titre personnel, la plupart d’entre nous ont en mémoire une conversation qui nous a profondément transformés, qui nous a ouvert l’esprit, qui nous a donné une autre vision de la vie et de notre avenir. Cet échange a marqué un tournant. C’était presque une bouée de sauvetage.



Outils et principes pour une communication positive et sincère


· Empathie : cherchez à comprendre l’autre avant de vous lancer. Quel est son contexte, ses contraintes, ses émotions, ses pensées …


· Bienveillance et auto-bienveillance : il n’est pas parfait et vous non plus ! Chacun fait des erreurs, chacun se montre parfois maladroit. Il suffit de s’excuser si cela arrive et de (se)pardonner.


· Intentions claires : un peu d’introspection ne saurait nuire : que voulez-vous obtenir et quel est votre état d’esprit ? Pour quelles raisons souhaitez-vous cette conversation franche ? Si un tant soit peu d’envie de blesser rôde en vous, réfléchissez à deux fois ! De même si un besoin « de lui dire ces 4 vérités » vous tenaille ! Les émotions agressives et les passions tristes gagnent souvent à décanter un peu !


· Faits, opinions et ressentis : assumez vos opinions et analyses dans leur subjectivité et restez modeste. : présentez-les comme des possibilités. Côté ressenti, veillez à parler « Je », sans accuser l’autre avec vos « Tu ». Quant aux faits, prenez la précaution de vérifier vos sources.


· Sécurité et confidentialité de l’espace de parole : choisissez le moment et l’endroit, prévoyez du calme et du temps. Arrivez reposé et émotionnellement stable.


· Vérifier la compréhension : Ecoutez votre interlocuteur et partagez la parole. Posez des questions réellement ouvertes (je ne le dirai jamais assez !), reformulez, résumez.


· Savoir clore : terminez la conversation par une ouverture. Lui demander son avis, son ressenti, son vécu, ses intentions, dans une sincère envie de comprendre. Eventuellement, proposez de faire le point ultérieurement.


 

En conclusion :

Si une conversation franche pouvait changer votre vie, avec qui voudriez-vous parler à cœur ouvert ?

Un partenaire, un ami, un voisin, un collègue, un manager, un frère, une sœur ?

Quelles conditions vous sembleraient nécessaires pour que cette discussion se tienne dans les meilleures conditions ?

Quelle différence cet échange ferait-il pour vous ? Et pour lui ?

En quoi votre expression apporterait-elle une vraie valeur ajoutée ?


Source : RH info


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