CCLD a lancé la troisième édition de son baromètre qui croise les regards des RH et des candidats dans son magazine Repères. L’étude place 2023 comme une année charnière, aussi bien pour les RH que pour les talents. Cette année « du choix » se dessine comme celle d’un projet professionnel qui a du sens et qui donne envie pour les candidats, et comme celle d’une transition vers une entreprise plus humaine et juste du côté des responsables RH.
Alors que les professionnels RH perçoivent le marché du travail comme de plus en plus incertain, les candidats, eux, restent davantage optimistes. Une différence de vision qui s’illustre à tous les niveaux au sein des entreprises.
Un écart qui se creuse entre RH et candidats
L’écart de vision entre candidats et RH continue de se creuser depuis mai 2021. Cette différence entre mise en œuvre de nouvelles pratiques côté RH et réalité perçue par les candidats s’inscrit dans un contexte de tension sur le marché du travail : les recruteurs font ainsi face à de fortes difficultés de recrutement, poussant les responsables RH à changer de posture. Mais, tandis que 90 % des RH déclaraient avoir fait évoluer leurs pratiques en mai 2022, seuls 60 % des candidats pensaient que les pratiques RH avaient évolué à la même date.
L’écart se creuse à nouveau, d’autant plus que le constat ne s’arrête pas là. En effet, pour faire face au manque de volume de candidatures, les entreprises semblent avoir redoublé d’efforts en déployant plus de digital pour sourcer, plus d’actions sur les réseaux sociauxet de nouveaux outils toujours plus technologiques. Par exemple, dans la grande distribution et dans le commerce, les enseignes ont développé le recrutement à distance et dans les domaines de la banque, de l’assurance et du service aux entreprises, les recruteurs ont eu massivement recours au digital pour attirer et recruter.
Mais le résultats n’a pas été celui escompté. Les candidats ont, quant à eux, eu du mal à sentir cette évolution dans les pratiques de recrutement et indiquent même avoir du mal à s’y retrouver. En 2023, ils déplorent ainsi trop de digital et d’intelligence artificielle, et donc un manque de relations humaines. Par conséquent, les mesures prises par les entreprises ne semblent pas adaptées aux yeux des candidats. Et un défi de taille les attend : replacer l’humain au centre des débats.
Des candidats sursollicités
Les intentions de recrutement sont toujours aussi fortes qu’en 2022 : 80 % des entreprises entendent recruter au premier semestre 2023, dont 47 % en volume, et le nombre d’offres d’emploi publiées n’a jamais été aussi élevé. 3,1 millions de nouvelles offres d’emploi ont été diffusées au cours du quatrième trimestre 2022, soit une hausse de 4,6 % sur un an. Le recrutement est ainsi le premier enjeu cité par les RH en 2023. Cependant, la moitié des candidats, dont 2/3 sont en poste, se déclarent plus passifs et moins pressés (+ 3 points vs 2022).
Sursollicités, ils ont l’embarras du choix et réfléchissent à deux fois avant de s’engager dans un nouveau process de recrutement et projet professionnel. Les difficultés rencontrées par les candidats se sont donc inversées : la « rémunération en-dessous du marché » arrive en première position, dépassant le « manque de projets qui donnent envie ».
Aller au-delà de la rémunération pour des collaborateurs à la recherche de sens
La rémunération est sans nul doute indispensable pour attirer, mais elle n’est pas suffisante. Si 87 % des candidats interrogés déclarent qu’une offre d’emploi doit préciser la rémunération pour être attractive (+8 points vs 2021), tout n’est pas qu’une question d’argent. En effet, le manque de reconnaissance et de considération dans leurs entreprises actuelles, une prise de conscience personnelle, un management qui ne leur correspond pas et le besoin d’un vrai projet pèsent lourd dans la balance et poussent les candidats à se poser des questions.
Pour accepter une offre, « l’adéquation entre mes valeurs et celles de l’entreprise » est d’ailleurs toujours citée en premier, suivi de près par « le management ». Le travail n’a donc plus la même signification pour tous : 72 % des talents en poste envisagent ainsi de quitter leur poste actuel pour un nouveau qui a plus de sens. 78 % des sondés pensent que leur vie personnelle est plus importante que le travail et 55 % des talents pensent que le travail doit s’adapter à eux.
Marque employeur : le défi 2023 pour les RH
Pour répondre aux attentes des talents, les responsables RH doivent travailler sur un enjeu majeur : la marque employeur. Plus qu’une campagne de communication ou de marketing, cette stratégie RH est le sujet numéro 1 des recruteurs (+ 8 points vs 2022). Toutefois, seuls 33 % des RH sont décideurs au sein de leur entreprise et 20 % déclarent ne pas être décisionnaires en matière de marque employeur. 90 % d’entre eux la considèrent comme un défi en 2023 mais 13 % estiment qu’ils n’ont pas le budget pour la développer.
Source : focusrh.com
Comments